pictogramme autisme

Matériel pédagogique autisme : Portrait du jour et retour d’expérience

Le concept du pictogramme autisme : témoignage de Francis, éducateur spécialisé en Service d’Accueil de Jour

Francis est éducateur spécialisé auprès d’adultes avec autisme, il nous raconte son parcours et son quotidien professionnel.

Auparavant, Francis était psychologue du travail. Lors d’un stage, il découvre le monde du handicap et plus particulièrement du handicap cognitif. Etant très intéressé par ce domaine, Francis se fait alors embaucher par l’association de parents « Autisme Auvergne » et se tourne ainsi vers le monde de l’autisme.

Aujourd’hui, Francis est pleinement épanoui dans son travail. Il a suivi de nombreuses formations afin de pouvoir interpréter et comprendre le fonctionnement des personnes TSA. Durant ces formations, Francis apprend que la communication avec ces personnes passe souvent par des aides visuelles. Il découvre également quel type de communication est le plus adapté en fonction des personnes qu’il accompagne. Avec ses collègues, ils installent alors la communication visualisée au sein de l’établissement où il travaille et ce pour chacune des personnes, au travers notamment de pictogrammes autisme. Ils mettent en place des scénarios sociaux afin que les personnes puissent préparer leurs comportements et se faire comprendre sur leurs ressentis. Cependant, ils se rendent compte qu’il faut adapter la communication visualisée à chacun et que cela prend du temps.  De plus, l’individualisation des supports rend difficile l’harmonisation de l’utilisation de la communication et la généralisation des supports à l’ensemble des résidents. Sa structure s’est donc tournée vers 630°EST pour s’équiper d’outils sur-mesure ce qui a permis à l’équipe d’avoir du matériel pédagogique pour autisme résistant, pour tous les résidents, d’économiser en temps de fabrication, et d’harmoniser la pratique entre tous les professionnels.

Pour mettre en place une communication bien adaptée à chacun, Francis conseille fortement de procéder à l’évaluation de chaque personne accompagnée. Tous les résidents n’utilisent pas forcément les pictogrammes, certains ont un niveau plus élevé, d’autres moins. Enfin, une fois la communication mise en place, cela nécessite un apprentissage pour les personnes TSA mais aussi pour les professionnels afin de s’en servir correctement et régulièrement.

Francis retient de son métier “l’incroyable diversité des personnes et leur univers”. Il aime partager le quotidien des résidents TSA qu’il accompagne et les suivre tout au long de leur journée et de leur évolution : “on vit beaucoup de choses avec eux, les difficultés mais aussi les réussites ce qui est valorisant dans ce métier”. C’est une richesse pour chacun d’être entouré d’autant de diversité.

matériel pédagogique autisme

Les questions/réponses de Francis autour du matériel pédagogique pour l’autisme

Quelles/Quels types d’activités pour autistes proposez-vous au SAJ ?

“On propose des activités variées pour les personnes autistes pour ne pas qu’elles se fixent sur des activités répétitives car elles ont tendance à vouloir faire toujours la mêmes chose. Donc on va proposer des activités les plus variées possibles : sportives, culturelles, basées sur l’autonomie personnelle, sorties en lieu public…. le maximum de choses pour qu’elles deviennent souples et moins angoissées par rapport au changement”.

Comment aider une personne TSA pour s’intégrer ? (ex : en centre de loisir..)

“Il est nécessaire d’analyser au maximum l’environnement dans lequel on veut les intégrer; tout ce qui est sensoriel, les problèmes de communication qu’elles vont avoir mais aussi informer les gens qui vont les accueillir et les aider à préparer des choses pour qu’il n’y ait pas trop d’angoisse pour les personnes par rapport aux imprévus. Plus les personnes seront préparées pour accueillir les personnes autistes, plus elles auront d’informations sur le handicap et sur leurs particularités, et plus ce sera facile pour les personnes autistes de découvrir de nouveaux environnements et d’être intégrés pleinement. “

Comment faire comprendre une interdiction à une personne TSA ?

“On ne peut pas interdire, il faut leur proposer un comportement alternatif. Il faut leur faire comprendre que le comportement inadapté peut être remplacé par un comportement plus adapté qui va leur apporter les mêmes avantages. Par exemple, être violent, c’est souvent une forme de communication, si on leur explique qu’on peut communiquer d’une autre manière que par la violence et qu’on peut avoir les mêmes choses, ils vont donc utiliser ces comportements et vont changer de stratégies.”

Qu’est-ce qui pourrait favoriser l’inclusion des personnes TSA ?

“Que la société soit plus au courant de leurs particularités, leurs différences mais aussi de leurs capacités car ils ont beaucoup de capacités qui sont au dessus de la moyenne voire extraordinaires. Mais il faut aussi penser que les autistes ne sont pas tous des super-calculateurs, il y a aussi beaucoup de personnes autistes avec un retard mental important. Et ne pas avoir l’image de la personne autiste qui refuse le contact, il y a beaucoup de personnes autistes qui sont très actives socialement mais de manière pas ou peu adaptée (viennent vous sentir, vous prendre les mains..). Etre conscient que l’autisme ce n’est pas seulement le retrait, ce sont aussi des interactions qui sont recherchées mais qui ne sont pas comprises et pas adaptées.”

Quels seraient tes conseils pour un futur éducateur spécialisé en termes de matériel pédagogique pour l’autisme ainsi que dans la méthodologie et pédagogie ?

“L’important pour les aider, c’est de se mettre à leur place ou plutôt essayer de se mettre à leur place, observer leurs particularités sensorielles et ce qu’ils aiment pour comprendre ce qui va les gêner ou les intéresser, pour pouvoir préparer au mieux les activités qu’on leur propose. Ensuite la patience, avec les personnes qui ont un retard mental important, le temps qu’elles comprennent les aides visuelles qu’on met en place, il y a un temps d’apprentissage qui est important. Cela va mettre plusieurs semaines voire plusieurs mois pour avoir des améliorations au niveau du comportement, il ne faut jamais perdre espoir, se dire qu’on est sur la bonne voie et être patient. “

Francis, éducateur spécialisé.