Activités autisme

DAHLIR 63, le loisir en milieu ordinaire

Nous avons eu l’occasion de rencontrer Marion qui est chargée d’accompagnement et référente du DAHLIR Handicap dans le Puy-de-Dôme.
Découvrez quelles sont les missions de cette association à travers notre interview avec Marion.

DAHLIR, le ‘médiateur’ de l’intégration

Le DAHLIR signifie Dispositif d’Accompagnement du Handicap vers des Loisirs Intégrés et Réguliers. C’est une association qui accompagne gratuitement les personnes en situation de handicap, de précarité sociale ou atteintes de maladies chroniques dans leurs projets d’activités de loisirs réguliers, en milieu ordinaire.
Le DAHLIR a été crée en Haute-Loire par Pierre-Emmanuel Baruch en 2012. Par la suite, le dispositif s’est développé dans le Puy-De-Dôme en 2015 puis dans le Cantal et l’Allier en 2016. Afin de faire face à une demande croissante d’accompagnement, le DAHLIR poursuit son développement en Auvergne Rhône-Alpes.

C’est une association qui comporte 3 axes :

  • le DAHLIR insertion correspond à une offre sportive en cohérence avec les programmes et dispositifs du champ de l’action sociale (CHRS, SPIP, Maison Relais, Mission Locale, Chantier d’insertion, AS de secteur, etc) afin que le sport devienne un support de l’insertion.
  • le DAHLIR santé, propose un accompagnement adapté et individualisé aux personnes atteintes de maladies chroniques, vers la pratique d’une activité physique régulière. Grâce à un réseau d’acteurs engagés sur le territoire, un véritable suivi se met en place pour une prise en charge globale de la personne.
  • le DAHLIR handicap, accompagne des enfants et adultes vers un projet de loisirs et/ou culturel en milieu ordinaire, notamment en apportant des adaptations si besoin.

Le déroulement de l’accompagnement du DAHLIR avec les personnes en situation de handicap

Comment procèdent-ils pour que la personne se sente bien en milieu ordinaire ? Comment trouver le bon club ou centre de loisirs ?

Avant tout, si les familles souhaitent bénéficier d’un accompagnement par le DAHLIR il suffit simplement de contacter le standard pour une prise de rendez-vous avec l’un des professionnels du DAHLIR.
Marion est responsable du dispositif handicap dans le Puy-de-Dôme. C’est elle qui rencontre la famille avec l’enfant ou la personne en situation de handicap pour connaître leur volonté et évaluer le comportement de cette dernière. Marion échange avec la personne pour connaitre ses envies, besoins et capacités afin de l’orienter vers les activités ou le centre de loisirs qui conviendrait le plus.

L’accompagnement dans le sport

« Certaines familles ont déjà en tête un projet de loisirs clairement défini. Nous prenons le temps d’échanger afin de s’assurer que cette activité corresponde le mieux possible aux capacités et aux envies de l’enfant, pour qu’il trouve du plaisir à pratiquer ! »

L’accompagnement vers les loisirs est tout public, il concerne aussi bien les enfants que les adultes en situation de handicap. Le DAHLIR compte aujourd’hui plus de 800 accompagnements de projets depuis son ouverture dans le Puy-De-Dôme en 2015.


“On a le rôle de médiateur pour trouver le bon club pour la bonne personne […] Notre rôle est aussi
d’être un interlocuteur ressource pour le
club. »

Marion

Une fois le premier entretien réalisé, Marion va contacter des clubs. Ces derniers n’ont pas toujours une vision claire des problématiques liées au handicap, ce qui peut générer parfois des situations d’incompréhension entre le club et la famille.

Le DAHLIR assure l’intermédiaire entre le projet de la personne et le club. La chargée
d’accompagnement est présente durant les séances d’essai, afin de s’assurer que l’activité et le club correspondent aux envies et aux besoins de la personne.
Si cela fonctionne et que la personne trouve sa place, elle continuera de manière autonome pour le reste de l’année avec un suivi téléphonique effectué par le DAHLIR auprès des familles et des clubs.

Durant les séances d’activités, les parents ne sont pas présents. L’objectif étant de favoriser au maximum l’autonomie de la personne. L’occasion également pour ses proches de disposer d’un moment libre.

Dans le cas où une intégration en milieu ordinaire semblerait compliquée, le DAHLIR peut faire le lien avec les comités départementaux Handisport ou Sport Adapté.

« Notre mission est de faciliter l’accès aux loisirs réguliers, en milieu ordinaire. Néanmoins, nous travaillons avec les comités Handisport et Sport Adapté du territoire. Il nous est déjà arrivé d’accompagner certains adhérents qui souhaitaient intégrer un créneau d’activité en milieu ordinaire. »

L’accompagnement en centre de loisirs

“80% des enfants accompagnés en centres [de loisirs] sont des enfants qui ont des troubles autistiques“

Le DAHLIR travaille avec plus de 40 centres de loisirs et accompagne environ 90 enfants dans le Puy-de-Dôme.

“Le DAHLIR Handicap – ACM* dispose d’un fond de compensation, abondé par la CAF, la MDPH et la DDCS 63, qui permet de recruter un animateur supplémentaire en renfort d’équipe afin de favoriser l’inclusion de l’enfant, lorsque cela est nécessaire. »
*ACM : Accueil Collectif de Mineurs

Les ¾ des enfants que le DAHLIR accompagne ont besoin d’un animateur supplémentaire. En grandissant et prenant leur repère dans le centre, ils pourront ensuite ne plus avoir besoin de cet animateur et être autonome. Le but est de faire en sorte que l’enfant trouve sa place. De plus, s’il a pour habitude d’utiliser certains outils dans la structure où il est suivi, le DAHLIR va faire en sorte de reprendre ces outils dans le centre de loisirs. Généralement il s’agit d’images ou des pictogrammes.

Le financement du Fonds de Compensation permet d’éviter les surcoûts à la famille et aux centres. Grâce à ce financement, les centres peuvent recruter un animateur avec des compétences particulières en fonction de l’enfant.

« Certains enfants n’ont jamais vécu en collectif. L’objectif, dans un premier temps sera qu’il trouve ses repères et puisse se sentir bien et en sécurité dans le centre de loisirs. »

Généralement, l’enfant commence par faire des demies journées en centre puis évoluent pour suivre le même rythme que tous les enfants, des journées entières.

“Au fur et à mesure on constate des évolutions, c’est ce qui est plaisant”. Au bout d’un certain temps, variable selon chaque enfant, celui-ci se crée des repères et s’intègre au milieu ordinaire et aux autres enfants. Plus l’enfant est inclus tôt en milieu ordinaire, plus son intégration sera facile.

La sensibilisation pour une meilleure insertion

Pour faciliter l’inclusion, il est important de sensibiliser le milieu ordinaire.
Sensibiliser oui, mais surtout faire comprendre. Dans les centres de loisirs, par exemple, les enfants ne connaissent pas tous le handicap et peuvent mal-interpréter ou ne pas comprendre les attitudes des personnes avec handicap. De la même manière pour l’équipe d’animation. C’est pourquoi il est important de leur expliquer pour qu’ils comprennent.


“Ce qui est intéressant avec les enfants c’est qu’ils osent poser toutes les questions sur les handicaps”

Le DAHLIR soutient aussi les professionnels et entraîneurs sportifs en apportant des conseils.

Propos recueillis par Chloé Jarousse